Difficulté d’audibilité dans les Hôtels ?
L’audibilité est une obligation de résultat qui est parfois difficile à obtenir notamment à cause des exigences d’affaiblissement acoustique des portes demandées par le maître d’ouvrage
Les maîtres d’ouvrage veulent de plus en plus augmenter le confort de leur client, c’est vrai dans les hôtels mais aussi dans les type J et type U avec l’AGS
Donc il demande l’installation de porte avec un affaiblissement acoustique de 30 à 40 dB.
Je vous rappelle qu’on doit avoir 10 dB de plus que le bruit ambiant.
Un diffuseur sonore à 90 dB à 1 m passe à 50 dB (pluie modérée) à 1 m si on intercale une porte 40 dB…
Imaginez à 20 ou 30 m… !!! pendant que vous dormez
On se retrouve donc dans des chambres dans lesquels on n’entend pas le signal d’évacuation.
Pour peu que vous tombiez sur un préventionniste un peu zélé qui va démarrer la douche, allumer la télé et qui va dire : « on n’entend pas le signal sonore »
On finit par installer des DS dans toutes les chambres avec un coût conséquent complémentaire non prévu initialement.
Certains fabricants possèdent des dispositifs sonores dans leur détecteur. Ce n'est pas de l'alarme générale, ce n'est pas du son 32001 c'est un indicateur d'action sonore. Ce n'est pas recevable, on ne peut pas se baser dessus pour dire que l'alarme est audible.
Il n’y a pas de solution idéale à mettre dans une chambre.
Un DSNA de 90 dB sera au dessus des 10 dB c’est sur… mais ce sera très violent pour les clients.
Une autre solution serait de les mettre dans le faux-plafond pour atténuer le son ou encore mettre des DS à 70 dB mais tous les fabricants ne le font pas.
A titre personnel j’ai vécu une évacuation en pleine nuit dans un hôtel, il m’a fallu 4 min avant de comprendre que c’était le signal d’évacuation. Pourtant j’en fait tous les jours du SSI. Au final nous étions 2 à la réception à cause d’un fumeur.
Il est clair que quand on dort dans une chambre, la diffusion du son est un problème majeur.
J’entend des bureaux d’études qui me disent ajouter systématiquement des DS dans toutes les chambres pour ne pas avoir de problèmes. C’est effectivement une option. L’audibilité est une obligation de résultat, c’est aussi subjectif…d’ou l’intérêt dans la mission du coordinateur SSI de bien attirer l’attention sur ce point et de le prévoir dans le cahier des charges fonctionnel.
Merci et à bientot
Sylvere
Tous les propos que je tiens sur ce blog ne représentent que mon avis. Vous avez le droit de ne pas penser comme moi, les commentaires sont faits pour cela sous cet article, donc n'hésitez pas à vous exprimer (si vous d'accord aussi). Merci de sourcer vos avis dans la mesure du possible.
Recherches utilisées pour trouver cet article :l blog du coordonnateur ssi, https://le-coordinateur-ssi fr/difficulte-daudibilite-dans-les-hotels/, blog coordinateur ssi, blog coordination ssi, se preparer au coordinateur ssi
Bonjour monsieur,
Je trouve vos remarques et vos exemples très pertinents, très proche des difficultés rencontrées sur le terrain et avec la totalité des intervenants.
Fabrice VAJENTE
Merci pour votre intérêt et votre soutien ;-))
Bonjour.
Mettre un DS de 90 dB dans chaque chambre résout le problème d’audibilité mais attention aux personnes cardiaques. Il est sûr qu’un AGS ferait le même office (tous les fabricants en ont à leurs catalogues) mais ce n’est pas autorisé car ce type de diffuseur sonore n’a pas été créé pour les établissements autres que type U et J.
Certains fabricants essaient de faire certifier des oreillers vibrants pour les personnes malentendantes, alors pourquoi pas un type de diffuseur sonore adapté au type O ?
Dans la salle de spectacle avec charpente de stabilité au feu incertaine, je pense que la détection sous forme d’alarme technique n’est pas la bonne réponse. En effet, une alarme technique n’aboutit pas de manière réglementaire à un signal d’évacuation incendie. Donc à mon humble avis, cette solution n’est pas conforme.
Cordialement.
Bonjour,
En effet parmi les gesticulation techniques et règlementaires, les chambres d’hôtel sont un sujet, et effectivement, il est parfois des préventionnistes qui s’enferment dans les salles de bains après avoir mis la télévision en volume, et mettent la douche en marche… Évidemment le son n’est pas audible… On peut aussi extrapoler qu’une personne surfe sur le web avec un casque sur les oreilles etc…
J’ai entendu des histoires de coussins vibrants (ha ha!) , des flashs et effectivement j’ai vu des établissements avec un DS dans chaque placard de chambre ou en faux plafond … les essais et déclenchements inappropriés risquent de provoquer des crises cardiaques… Il y a aussi effectivement des détecteurs qui ont un buzzer flash, pas idiote la solution mais c’est effectivement un plus à l’appréciation du préventionniste.
Bien d’accord sur la complexité d’asservissements avec un EA4.
Néanmoins, pour l’exemple du type L et ses asservissements associés vous dites que ce n’est pas possible de forcer la remise en lumière, utiliser des flashs et obtenir une tempo UGA avec EA 4…?
Et bien je ne suis pas d’accord sur ce point, car les EA de type 4 actuels proposent ces possibilités.
Il est certain par ailleurs que si l’établissement est grand, que l’exploitant souhaite disposer d’un minimum d’informations sur ses DM (ADR) l’utilisation d’un EA 4 restera limitée à de petites ou surfaces moyennes de plein pied..
Je ne parle pas non plus ici dans le cadre de grandes surfaces ou longueurs de circulation des limites techniques d’un EA 4.
Néanmoins, dire que ce n’est pas possible de réaliser une mise en sécurité incluant la remise en lumière, la coupure sono confort (Type L), ou la tempo de l’UGA me semble erroné…
C’est sûr que les limites techniques du bâtiment ainsi que les souhaits d’exploitation de ce dernier par l’exploitant peuvent vite mettre l’EA 4 en difficulté et de fait être reconsidérée face à ses limites techniques et normatives… Mais dans le cas d’upgrade de SSI A ou B (avec l’obligation de maintenance qu’inclue ces EA A où B)
Sinon pour l’EA 4 la plupart des cas permet de l’utiliser sans trop de contraintes..
Ensuite, d’un point de vue sécuritaire et quand tous les éléments cités ci-dessus sont rassemblés ( exploitation, type et taille du bâtiment), personnellement je préfère aiguiller vers un EA de 2A.
Si une détection technique s’impose souvent sur les types M, proposition au Coordinateur, BC et pompiers s’impose pour utiliser un EA A.
Ensuite, sur les méthodes, C à D, l’évacuation de l’ensemble du bâtiment par toutes les Zones( toiture et surface de vente) seul les autorités et particulièrement les pompiers (SDIS) peuvent statuer.
Bien Cordialement
Laurent
Bonjour,
Face à de telles situations, existe-t-il une étude sur le sujet, un consensus des préventionnistes ? Une évolution des produits est-elle envisageable ?
Bonjour
concernant ce sujet voici ce que font nos voisins proches
Royaumes unis = pas moins de 75db A § 16.2.1 de la norme BS 5839-1
Belgique = supérieur ou égale à 75 dbA § 6.6.2.1 de la norme NB N S 21-100-1
Italie = 75 db A § 5.5.3.4 de la norme UNI 9795
donc il suffirait de le graver dans la norme NF S 61-932 pour supprimer ce problème
pour info = nous DEF avons un DSAF réglable entre 65,8 et 85 dbA
ce produit ce nomme CAPELLA et s’adapte parfaitement sous un détecteur et permet de s’affranchir des contraintes d’isolation acoustique entre des pièces fermées et des circulations.
Comme le montre très bien l’article, inscrire une valeur dBA à la place d’une dB n’apporte strictement rien. Le niveau de sécurité dépend pour beaucoup de l’activité humaine, qui dans le cas d’un hôtel, est amenée à varier considérablement d’un client à l’autre.
L’évolution technologique et réglementaire attendue tiendrait plus dans un câblage rebouclé des lignes d’évacuation générale qui permettrait de s’assurer du fonctionnement de la ligne en cas de perte d’un diffuseur, couplé à un niveau sonore attendu plus faible.
Salut Eric,
C’est quoi la différence entre dB et dBA ?
cordialement
Sylvère,
« Les dBA, dBC, et autres variantes à partir de l’unité « dB », sont des tentatives de mesurer, non pas l’intensité sonore réelle, mais l’intensité sonore telle qu’elle sera perçue par une oreille humaine moyenne… »
Source : http://culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/ressource/QSDecibelsSol.xml
Peut-être que cela n’apporte strictement rien mais au moins il est écrit une valeur de référence cela évite les débats inutiles.
De plus dans une installation avec un manque d’audibilite En quoi le rebouclage d’une ligne de diffuseur sonore améliore l’audibilite ?
Que la valeur soit en dB ou dBA, le débat « inutile » sera toujours là puisque la référence en question est tributaire d’une activité ou comportement aléatoire (au moins pour le cas d’un hôtel).
Ensuite, je résonne au sens de la norme qui limite la perte à 32 diffuseurs sonores.
Le rebouclage pourrait éventuellement permettre de limiter le coût d’installation de DSAF par chambre, encore que, la consommation d’une ligne d’évacuation générale est totalement différente de celle d’une ligne de détection, sauf évolution de technologie.
Mais cela pourrait être une piste face au coût qui demeure le frein principal pour le maître d’ouvrage.
Qu’en pensez-vous Sylvère ?
Dans les référentiels que j’ai cités la valeur des décibels a atteindre est bien spécifiés pour les hôtels donc les comités de normalisation de ces pays ont bien pris compte les spécificités liées à l’exploitation des hôtels. donc si cela fonctionne dans ces pays cela doit fonctionner chez nous
Effectivement, ils prennent bien en compte l’exploitation des locaux, mais là n’est pas la question.
Les normes citées (ou en tout du moins à minima celle du Royaume-Uni que j’ai parcouru rapidement) précisent la performance à atteindre, à savoir, être audible de tout occupant quelle que soit sa localisation dans le bâtiment.
J’aime beaucoup leur approche qui permet de limiter le niveau sonore suivant l’exploitation des locaux, mais quand il s’agit de vérifier la performance, l’avis d’un préventionniste « zélé » aura le même effet.
Cela ressemble plus à une différence de culture de la sécurité avec les autres pays.
Donc sur les hôtels dans ces pays nous mettons en oeuvre des diffuseurs de 70 db dans chaque chambre et les BE valident nos installations sans soucis et pour la France en tant que CO SSI vous vérifiez la performance de l’installation sonore ?
Lors de la réception technique du SSI, le préventionniste et le CO SSI vérifient que le signal d’évacuation générale est bien audible en tout point du bâtiment.
Donc rien de nouveau a l’horizon et manque d’audibilite dans les chambres avec isolation acoustique sauf à mettre en place un DSAF dans chaque chambre afin d’assurer 70db ou pas loin
Je suis d’accord avec les prévisionnistes zélés. Lors de mes réceptions, je me place dans le cas le plus défavorable, c’est à dire le client qui laisserait la télé allumé, pendant qu’il part prendre une douche.
Et même si certains pensent que ça peut être tiré par les cheveux, ce sont des situations qui arrivent bien plus qu’on ne le croît.
Je suis d’accord, mettre des DS systématiquement ça doit rester une solution mais pas un automatisme. Tout dépend de l’isolation acoustique.
En tout cas, sujet pertinent et article vraiment bien traité.
Bonjour Sylvère,
En ce qui me concerne, en complément des sirènes dans les circulations, je place des AGS lumineuses dans les chambres avec une étiquette gravée « Alarme incendie, évacuation immédiate ». Je sais que les AGS ne sont autorisées que dans les types U et J, mais faute de mieux !!!. Pour l’instant ça passe au niveau des commissions de sécurité.
Le fait de multiplier des sirènes dans les circulations n’augmente pas le nombre de dB. les dB ne s’additionnent pas.
Pascal
Bonjour Pascal
des DVAF dans toutes les chambres ?
de fait l’installation consomme beaucoup plus ( du simple au double en matière d’AES)
donc plus chère pour le client final
et dans les salles de bain des chambres ?
et un DVAF réveille t’il vraiment celui qui dort ?
bien cordialement
A maintes reprises ayant été confronté à cette préoccupation , j’ai proposé, aux différentes commissions de sécurité, la mise en œuvre d’AGS dans les chambres en complément des Diffuseurs Sonores dans les circulations
Pour ma part j’ai toujours reçu un retour positif à cette proposition.